Fédération nationale des associations INITIATIV’Retraite

INITIATIV'Retraite AISNE

INITIATIV'Retraite AISNE

Association des salariés retraités du monde agricole et rural de l’Aisne

Annick conte et raconte 


Annick GEOFFROY est en retraite depuis près de 5 ans. Passionnée par son métier à la Chambre d’agriculture, elle s’est révélée une passion pour le conte. Déjà bien engagée dans le monde associatif, elle participe en tant que bénévole chaque année au Village du livre à Merlieux, elle voyage et monte à cheval. Bref, une vie professionnelle bien remplie avec de nombreuses activités associatives et, pour ceux qui la connaissent bien, au service des autres !


Emmener les spectateurs en voyage 
Le départ en retraite a été l’occasion d’amplifier ses nombreuses activités et notamment celle du conte. Annick a pour ambition d’emmener les spectateurs dans une autre vie, dans du fantastique et du merveilleux. Le conte reste populaire aujourd’hui, il s’enracine dans tous les arts de la création. Si elle dit ne pas avoir de spécialité, elle sait, à partir de quelques éléments, accompagner dans le rêve toute personne souhaitant s’évader au cours de ballades contées, d'histoires contées et lieux contés. Avec ses collègues, elle œuvre beaucoup avec l’office de tourisme de Laon, avec le Conservatoire d'espaces naturels de Picardie et aussi les écoles. « Ce ne sont pas souvent des histoires que j’invente. C’est à partir d’un texte, d’un événement, que j’adapte un conte au contexte, à ce que j’ai envie de dire et de vivre et au message que je veux faire passer."


La mare à Zouzou
Annick prend, certes beaucoup de plaisir à conter, mais maintenant, il arrive qu'elle crée elle-même ses contes. « Ainsi, alors que j’animais une soirée à Versigny, j’ai appris l’existence d’un marginal qui vivait, dans les années autour de1950, de petits métiers dans le village et que tout le monde appelait Zouzou ». Annick, curieuse par nature, a fait son enquête pour mieux découvrir ce personnage en posant des questions aux habitants du village, au Maire, et elle a, avec ces témoignages, reconstruit, à sa manière mais tout en respectant l'homme, la vie de celui-ci avec ses mots à elle, sa vision du mode de vie.  Personne ne savait où il était enterré et après une rapide enquête, elle a retrouvé la ville, le cimetière et l’emplacement de la tombe de Zouzou. Elle a donc créé un conte sur ce personnage étonnant, lui a redonné vie, a enjolivé ses dons et pouvoirs et, bien évidemment, elle termine chaque spectacle avec la phrase suivante, "si vous voulez vous recueillir sur la tombe de Zouzou, elle se situe . . . "

Passionnée par le conte, les sollicitations sont variées
Si au début, son hobby de conteuse la rendait heureuse d’illuminer les yeux de jeunes et adultes, elle a pris son job très au sérieux. "Tout se travaille en amont", me dit-elle, "le lieu, l’histoire, les personnages, . . . Il est important représenter le contexte, les personnages. Le choix des mots et des phrases est essentiel pour maintenir l’attention du public et enfin la chute doit être particulièrement travaillée pour la réussite du spectacle."

Parfois seule, elle apprécie de plus en plus le partage de la scène avec d’autres artistes. Ainsi, elle a créé en 2017 avec deux musiciens un spectacle d’une heure et demie intitulé « Brèves de mémoires » lors du centenaire de la bataille du Chemin des dames. « Quelle émotion lors d’une représentation en mars 2018 au cimetière de Craonnelle la nuit devant plus de 2 000 bougies bleues ! ». Cet automne, enfin, les racontées dans les écoles redémarrent avec le plaisir de revoir des visages d'enfants sans masque ! Annick travaille en ce moment sur un spectacle «Femmes, à bâtons rompus . . . ».
Le titre évocateur montre aussi que notre conteuse sait s’engager pour faire passer des messages. « Ce n’est pas un spectacle « anti-mecs » s'empresse-telle de souligner. Au contraire, elle souhaite initier le débat sur le respect, la cohabitation, la complémentarité dans la vie sociale et familiale. Pour cela, elle partage cette aventure avec une autre artiste et un musicien avec qui elle a travaillé les textes et les chants et leur objectif est d’intervenir aussi dans les collèges. Récemment, ce sont 2 artistes Québécois en résidence qui l'ont sollicitée pour faire une voix et créer les textes dans un spectacle d'ombres. Un "concert et contes" sur Jean de la Fontaine est programmé fin octobre avec une chorale laonnoise.


Echanger et se former en permanence
Si Annick n’est pas une perfectionniste, elle souhaite que sa prestation soit toujours de qualité. En effet, la technique du conte nécessite quelques bases élémentaires mais qu’il faut respecter. Ainsi, le conte peut contribuer à l’ambiance d'un groupe, il crée certes de l’écoute mais aussi un climat, du suspens, de l’envie. Une histoire, même quand elle existe déjà, a besoin d’être réécrite, personnalisée, adaptée, transformée. pour "la vivre" en la racontant afin de pouvoir "emmener" le public avec le conteur.  Quelques techniques doivent être maîtrisées pour prendre et rendre la parole, interagir avec son public, travailler sa spontanéité, sa respiration et sa diction. Pour cela, elle s’est rapprochée de plusieurs associations comme Zik’Aisne ou Ouie-Dire-Conte de Molinchart et plus particulièrement avec «conte et raconte» qui dispose de sites à Chauny, Laon et Soissons. Ainsi, elle partage sa passion avec une dizaine de conteuses (hélas, plus de conteurs . . . ) qui, avec elle dans des stages avec des conteurs professionnels, cherchent à améliorer leur technique en permanence.


Cela fait partie de mon équilibre
« Il ne faut jamais avoir peur de la découverte ! » s’exclame notre conteuse. «Jamais, pendant ma vie professionnelle, je n’aurais imaginé de faire un jour des spectacles sur scène !.  
Maintenant à la retraite, j’ai l’impression de découvrir la création et c’est important pour mon équilibre personnel. J’ai découvert que je pouvais chanter alors que jamais, je n'aurais osé ni même pensé à pousser la chansonnette. Au fur et à mesure de la confiance acquise, je me suis lâchée. 
Il faut bien analyser qu’il existe des inhibitions liés à la Société qui m’empêchaient inconsciemment d’oser chanter.
Enfin, je suis obligée de reconnaître que cette activité est très stimulante pour moi. Je m'en suis rendue compte quand après 19 représentations, les spectacles de "brèves de mémoires" se sont arrêtées brutalement avec la Covid. Cela a été un grand vide. C'est à ce moment que j'ai réalisé l'importance et le plaisir de la création d'un spectacle !

« Les derniers samedis du mois d’octobre à juin, de 18 à 19h, avec Conte et Raconte, nous animons une scène ouverte à l’ESCAL, rue Serurier à Laon. Adhérentes et adhérents d'INITIATIV'Retraite AISNE si vous voulez tenter de raconter(ou lire) une histoire auprès d’un public plein de bienveillance, venez (entrée libre) … et OSEZ ! »


Propos recueillis par Jean-Luc MARTIN

 

Ndlr: Si l’expérience d’Annick GEOFFROY vous interpelle et que vous souhaitez prendre contact avec elle, envoyez votre message à initiativ.retraite02@gmail.com

 

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