Le « boomer » en France :
une génération entre critiques et réalités

En France, le terme *boomer* désigne les personnes nées entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le milieu des années 1960. Souvent caricaturée comme une génération privilégiée, cette cohorte a certes grandi pendant les Trente Glorieuses, mais son parcours a été loin d’être toujours facile.
 

Une jeunesse marquée par d’autres défis

Les boomers ont connu une société encore profondément marquée par les privations d’après-guerre, avec des conditions de logement parfois précaires, un accès aux études supérieures limité et une forte discipline sociale.
Beaucoup sont entrés tôt dans la vie active, sans bénéficier des dispositifs de soutien ou de protection étudiante qui existent aujourd’hui.
Le service militaire, les grèves, les crises pétrolières des années 1970 et le chômage qui a commencé à grimper dès les années 1980 ont aussi façonné leur quotidien.

Une génération accusée, mais souvent injustement

Aujourd’hui, l’expression *OK boomer* est utilisée pour railler des attitudes jugées dépassées
 Pourtant, réduire cette génération à un bloc homogène de privilégiés occulte sa diversité.
Nombre de boomers n’ont pas profité de la flambée immobilière, n’ont pas connu de carrière linéaire et se retrouvent aujourd’hui avec de petites retraites.
D’autres ont été acteurs de combats sociaux, culturels et politiques qui ont permis l’émancipation de la jeunesse, l’amélioration des droits des femmes, la démocratisation de l’éducation et la protection sociale.

Anticiper les dépenses du 4ᵉ âge : un enjeu majeur

Pour de nombreux boomers, la question du financement du grand âge représente une préoccupation centrale.
Le coût d’un séjour en Ehpad, en MARPA ou celui d’un accompagnement à domicile peut rapidement peser lourdement sur les finances personnelles.
En France, le tarif moyen d’un Ehpad dépasse souvent la pension de retraite mensuelle, obligeant à mobiliser l’épargne, le patrimoine ou à solliciter la solidarité familiale.
L’accompagnement à domicile, bien qu’il permette de rester dans son environnement habituel, engendre aussi des frais réguliers (aide-ménagère, auxiliaire de vie, aménagement du logement).
D’où l’importance, pour cette génération, de constituer progressivement des provisions financières, par l’épargne, l’assurance dépendance ou des placements adaptés, afin de préserver à la fois leur autonomie et l’équilibre économique de leurs proches.

Une invitation au dialogue intergénérationnel

Si des tensions existent entre jeunes et boomers, elles reposent souvent sur des perceptions incomplètes entretenues par certains politiques: les uns voient dans cette génération des « profiteurs », les autres estiment que les jeunes ignorent les sacrifices et efforts consentis.
Pas besoin de fissurer d'avantage notre société pour que les boomers pensent d'abord aux générations suivantes. Ils le font déjà au quotidien !

Plutôt que d’opposer les âges, comprendre les réalités vécues par chacun permettrait d’ouvrir un dialogue plus constructif et solidaire.