L’objectif de cette loi serait de mieux représenter les séniors dans les médias, de garantir leurs droits et de lutter contre leur rejet.
Cette proposition de loi pour lutter contre «l’âgisme», le rejet des aînés qui a pu être accentué pendant la crise sanitaire : « Le renforcement des droits des personnes âgées dans notre société pour lutter contre l’âgisme est devenu au regard de la crise du Covid-19 une nécessité. Il faut rééquilibrer le regard porté sur le vieillissement ».
Les seniors représenteront 25% de la population en 2050
Cette proposition « visant à réussir la transition démographique pour lutter contre l’âgisme », co-signée par une cinquantaine de députés, n’est pas encore inscrite au calendrier parlementaire mais pourrait être étudiée en mai dans le cadre d’une niche réservée au groupe majoritaire.
Notre pays va être confronté dans les prochaines années à un vieillissement important de sa population. Selon l’Insee, en 2040, les plus de 65 ans représenteront un quart de la population. Pour éviter « une guerre des générations », il faut cesser de « présenter la vieillesse comme une rupture, comme une incapacité ou un coût financier ». Le texte, inspiré des conclusions d’un rapport parlementaire remis en 2019 au gouvernement, a vocation à « préserver notre société de dérives âgistes, discriminantes ».
Préparer la société à la transition démographique
Le projet de loi comporte 16 articles pour « renforcer les droits des personnes âgées », «préparer la société à la transition démographique » et « améliorer leur représentation dans la société». Il propose notamment d’organiser tous les trois ans une Conférence nationale du Grand âge ou de prévoir la possibilité pour les bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou de la prestation de compensation du handicap (PCH) de demander l’accompagnement d’un tiers pour faire valoir leurs droits. Il plaide pour l’inscription de la transition démographique et de la longévité dans les programmes scolaires, encourage les chaînes de télévision à proposer des programmes qui respectent une perception plus réaliste de la longévité, en renforçant les pouvoirs de contrôle du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA). Dans un communiqué, l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), qui oeuvre depuis plusieurs années contre l’âgisme, a salué cette initiative, insistant toutefois sur « la nécessaire mise en oeuvre de la grande loi autonomie promise ».
Plusieurs fois reportée, cette loi est vivement attendue par un secteur durement touché par la crise.