France 2025 : Retraites sous pression, les retraités doivent réfléchir à leur situation et anticiper !
Dans un contexte économique et politique incertain, il est naturel de s’interroger sur l’avenir de nos retraites et de notre patrimoine.
INITIATIV’Retraite AISNE fidèle à sa vocation apolitique, souhaite simplement vous inciter à réfléchir à votre propre situation et estimer les risques potentiels afin que chacun puisse anticiper et protéger sereinement ses intérêts.
Retraités français : premières victimes du déficit public
La France compte aujourd’hui près de 18 millions de retraités, soit près d’un quart de sa population.
Alors que le pays traverse une période d’incertitude économique marquée par une croissance atone, un déficit public persistant (l’état dépense trois fois plus que les richesses produites par le pays, quel budget privé pourrait supporter une telle situation ?) sans compter les tensions géopolitiques.
Les retraités apparaissent comme l’une des catégories les plus exposées aux risques sociaux et financiers.
Quels sont les impacts déjà observés et ceux anticipés pour les années à venir ?
1. Un contexte économique alarmant
En 2025, la croissance française est estimée à seulement 0,7 % par la Banque de France, contre 0,9 % prévu initialement.
L’Insee et la Banque de France parlent même d’une année « morose », avec une remontée du chômage et une consommation des ménages en berne.
Dans ce contexte, les finances publiques restent sous tension: le déficit devrait atteindre 5,4 % du PIB en 2025, avec un objectif de retour à 3 % en 2029, selon le gouverneur de la Banque de France.
Or, ce dérapage budgétaire menace directement le financement des prestations sociales dont les retraites.
La Cour des comptes a tiré la sonnette d’alarme : dès 2027, un déficit de 22 milliards d’euros pourrait mettre en péril le versement régulier des pensions, avec des risques de retards ou de coupures, surtout si aucune réforme structurelle n’est engagée.
Les retraités, dont une partie vit avec des pensions modestes, seraient les premiers touchés par ces dysfonctionnements.
2. Des retraites déjà sous pression
Depuis plusieurs années, le pouvoir d’achat des retraités est mis à mal par l’inflation, même si celle-ci a légèrement reculé en 2025.
Selon les experts, les pensions n’ont pas toujours suivi la hausse des prix, notamment pour les retraités les plus modestes.
L’inflation cumulée sur 2022–2024 est d’environ +12,8 %, un peu supérieure à la revalorisation des retraites +11,4 %.
En euros constants, cela signifie que le pouvoir d’achat des retraites de base a légèrement diminué sur la période, malgré les revalorisations.
Résultat : une partie des retraités, appelés parfois boomers, voit son niveau de vie se dégrader, avec des difficultés accrues pour faire face aux dépenses essentielles (énergie, alimentation, santé).
Par ailleurs, la crise du logement et la flambée des prix de l’immobilier aggravent la situation pour ceux qui ne sont pas propriétaires.
Les aides au logement, déjà insuffisantes, pourraient être encore réduites en cas de restriction budgétaire, accentuant la précarité des retraités locataires.
Un contexte économique grave
La France, comme quelques pays européens, fait face à une situation complexe : inflation persistante, croissance faible, dette publique élevée qui ne fait que grandir et inégalités croissantes.
De plus, le contexte international ( Guerre Russie/Ukraine, augmentation des taxes avec les Etats Unis, . . . ) ne peut pas nous laisser indifférent
Les retraites sont déjà sous pression : les régimes par répartition subissent la baisse du nombre de cotisants par rapport au nombre de retraités bénéficiaires tandis que les fonds privés peuvent pâtir des fluctuations des marchés financiers.
À court terme, cela peut se traduire par des ajustements des pensions, une augmentation de l’âge de départ ou un rendement des placements plus faible.
À moyen terme, la volatilité économique et politique pourrait peser sur le pouvoir d’achat et la valorisation du patrimoine immobilier ou financier.
Des exemples à l’international : des leçons à tirer
D’autres pays ont traversé des crises similaires et ont réussi à adapter leurs systèmes de retraite, parfois en combinant réformes structurelles et mesures d’accompagnement :
Voici un état des lieux actualisé concernant les retraites dans quatre pays européens et nord-américain : le Canada, la Suède, l'Espagne et le Portugal. (Nous aurions pu étudier le cas de la Grèce mais le contexte général ne peut pas être comparé à celui de la France)
Ces informations visent à aider les adhérents d'IR02 à comprendre les évolutions récentes et les risques potentiels pour leurs propres retraites et leurs patrimoines.
Canada : ajustements liés aux revenus
Le Canada se distingue par son système mixte :
- Régime public universel : le « Canada Pension Plan » (CPP) est financé par des cotisations et géré de manière transparente. Les pensions sont indexées sur l’inflation et les salaires.
- Épargne retraite incitative : les entreprises et les particuliers sont encouragés à cotiser à des fonds privés (REER), avec des avantages fiscaux.
- Gestion prudente : Le CPP est investi dans des actifs diversifiés, limitant la dépendance à la conjoncture économique.
Suède : stabilité et augmentations
La Suède a réformé son système dans les années 1990, introduisant un mécanisme de « comptes notionnels » :
- Lien direct entre cotisations et droits : chaque cotisant accumule des droits dans un compte virtuel, convertis en pension au moment de la retraite.
- Équilibre automatique : si l’espérance de vie augmente ou si la croissance ralentit, les pensions sont ajustées automatiquement.
- Fonds de réserve : une partie des cotisations est placée en bourse, générant des rendements supplémentaires.
Espagne : réformes et augmentations
L’Espagne a évité un effondrement grâce à des réformes étalées dans le temps.
En 2011, le gouvernement a relevé l’âge légal de 65 à 67 ans et introduit un facteur de durabilité liant les pensions à l’espérance de vie.
En 2013, une réforme a instauré un « facteur de soutenabilité » pour ajuster automatiquement les pensions en fonction de l’équilibre financier du système.
Résultat : le déficit des retraites a été réduit, sans explosion de la pauvreté des seniors. Cependant, le chômage élevé des jeunes a pesé sur les cotisations, fragilisant le système.
Portugal : revalorisation modérée
Le Portugal a opté pour une approche mixte :
- Allongement de la durée de cotisation : 40 ans requis pour une retraite à taux plein.
- Création d’un fonds de réserve : Alimenté par une partie des cotisations, pour lisser les chocs démographiques.
- Revalorisation modérée : Les pensions sont indexées sur l’inflation, mais avec un plafond pour les plus élevées.
- A ce jour, beaucoup de retraités ont repris un emploi pour faire face à leurs dépenses «alimentaires»
Grâce à ces mesures, le Portugal a maintenu un système relativement équilibré, tout en protégeant les retraités les plus modestes.
Ces exemples montrent qu’anticiper et diversifier ses sources de revenus constitue une approche efficace pour limiter les risques
Propositions de mesures préventives pour les retraités
À la lumière de ces constats, voici quelques précautions réalistes et bienveillantes que chacun peut envisager suivant sa situation :
Parce que chaque parcours est unique, ce panel de propositions été conçu pour tenir compte de la pluralité des situations des adhérents d’INITIATIV’Retraite AISNE
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Faire le point sur sa situation
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Évaluer régulièrement ses revenus et ses dépenses pour mieux adapter son mode de vie.
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Vérifier ses droits sociaux et aides disponibles (minimum vieillesse/ASPA, aides au logement, exonérations fiscales, etc.).
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Ne pas hésiter à prendre rendez-vous avec la MSA ou le CCAS pour être accompagné dans ses démarches : beaucoup de retraités ne demandent pas toutes les aides auxquelles ils ont droit.
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Faire ou refaire du jardin si cela est possible dans votre situation. S'il y a des économies à faire sur le budget "Alimentation", vous vous régalerez également avec des produits dont vous connaîtrez l'origine et le mode de production !
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Gérer son budget et ses finances
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Épargner régulièrement, même de petites sommes : sur le long terme, cela constitue un petit filet de sécurité.
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Diversifier son épargne quand c’est possible (assurance-vie, placements prudents, immobilier).
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Limiter les dettes coûteuses et planifier les dépenses importantes.
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Recourir à un accompagnement budgétaire : des associations (Passerelle-Crédit agricole du Nord-Est, IR02 …) peuvent aider à réduire ses factures (énergie, mutuelle, abonnements).
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Demander le “chèque énergie” et se renseigner sur les aides locales proposées par la commune ou le département.
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Accéder aux microcrédits solidaires (Croix-Rouge, Passerelle, caisses de retraite) pour financer un besoin ponctuel (travaux, équipement, véhicule…).
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Suivre l’évolution législative et économique : rester informé des réformes de retraite et des mesures fiscales permet de mieux anticiper les impacts sur le patrimoine. Quel avenir pour les niches fiscales même si certaines ne disparaitront peut-être pas mais verront leur montant diminuer.?
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Logement et quotidien
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Adapter son logement pour l’avenir : des subventions existent (ANAH, caisses de retraite) afin de financer des travaux d’aménagement et réduire les risques futurs liés à la dépendance.
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Explorer d’autres solutions de logement : colocation intergénérationnelle, logement social adapté, bail mobilité…
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Se tourner vers les aides alimentaires si besoin : Restos du Cœur, Banque alimentaire ou encore les épiceries solidaires locales qui permettent d’acheter à prix réduit.
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Vie sociale et collective
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Rejoindre une association de retraités (IR02, collectif citoyen ) pour défendre ses droits : ensemble, la voix des retraités pèse davantage.
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Participer à des activités sociales ou du bénévolat : cela aide à rompre l’isolement, donne accès à des avantages (tarifs réduits, activités culturelles), et enrichit le quotidien.
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Utiliser les réductions et partenariats proposés par certaines associations comme INITIATIV’Retraite AISNE ou encore participer à des groupements d’achat (AMAP, circuits courts, coopératives locales) pour réduire ses dépenses alimentaires.
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Santé et protection
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Vérifier son droit à la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) : elle permet d’avoir une mutuelle quasi gratuite selon les revenus.
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Se renseigner sur les aides spécifiques proposées par certaines mutuelles, caisses de retraite ou collectivités locales pour financer lunettes, prothèses dentaires ou auditives.
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Anticiper les dépenses liées au “4ème âge” (perte d’autonomie) : mieux vaut s’y préparer tôt pour ne pas être pris au dépourvu.
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Ne restez pas seul face à ces démarches : un conseiller financier, un travailleur social, une association ou même un élu local ou un administrateur IR02 peut vous orienter et vous aider à bâtir une stratégie adaptée à votre situation.
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Enfin, sachez qu'au niveau national, la CFR (Confédération Française des Retraités) est très active auprès des pouvoirs publics pour que les retraités ne soient pas uniquement la variable d'ajustement !
il semble nécessaire, pour les retraités, d'anticiper !
Le contexte actuel peut sembler inquiétant et chacun doit anticiper et définir des stratégies pour protéger sa retraite et son patrimoine.
L’expérience des autres pays démontre qu’anticipation, diversification et vigilance sont les clés pour traverser ces périodes incertaines, ces exemples montrent qu’il n’existe pas de solution miracle et unique, mais que la clé réside dans un équilibre entre rigueur budgétaire et protection des retraités.
Pour la France, l’enjeu sera de s’inspirer de ces modèles pour construire un système à la fois durable et solidaire.
C’est ce que notre fédération nationale défend depuis de nombreuses années.
Chaque retraité doit, dès maintenant, anticiper selon sa situation personnelle !
Texte proposé par Jean-Luc MARTIN et enrichi par le Conseil d'administration d'IR02
Sources inspirées des réformes européennes et nord-américaines (OCDE, Eurostat, rapports nationaux).
- Socialmag, juin 2025 : déficit et risques sur les retraites.
- Banque de France, avril 2025 : perspectives économiques.
- Banque de France, mars 2025 : prévisions de croissance.
- Forbes France, janvier 2025 : pouvoir d’achat et retraites.
- Franceinfo, janvier 2025 : croissance et chômage.